Actualité de l'ENS de Lyon

Vos travaux sur les deux années à venir vont porter sur les vagues de chaleur extrêmes comme celle que l’Europe a connue en 2003. Pourquoi cette thématique ?
Pour le moment, ce genre de phénomène climatique est rare mais lorsqu’il se produit, les impacts sont nombreux et terribles. Comparé aux autres années, on estime que l’été 2003 a causé 70.000 morts supplémentaires dans les 16 pays d’Europe qui ont été touchés. Mais ce sont aussi des feux de forêts et une stagnation des masses d’air qui augmentent le niveau de pollution atmosphérique. Une réduction de la productivité des plantes de 30 % et donc une forte perturbation de notre agriculture et de notre écosystème. Et enfin des répercutions économiques dues aux coupures de courant, à la détérioration d’infrastructures sous l’effet de la chaleur et la destruction de maisons par les feux de forêts.
Quel est votre projet de recherche ?
La complexité des vagues de chaleur vient du fait que ce sont des phénomènes relativement rares. Nous ne disposons donc pas de beaucoup de données empiriques sur ce sujet. Pourtant, toutes les estimations climatiques prévoient l’augmentation de leur fréquence dans les années à venir. Mon objectif est de parvenir à une estimation précise de l’occurrence des prochaines vagues de chaleur. Je vais utiliser deux approches: l’une numérique en appliquant l’algorithme « diffusion Monte Carlo » à ce phénomène. L’autre plus analytique en utilisant le principe des grandes déviations. Tout ceci permettra de rendre la simulation plus précise.
On comprend donc bien l’intérêt du Fonds AXA pour la Recherche de soutenir ce genre de travail. Est-ce la première fois que vous êtes soutenu par un mécène ?
Oui, et je dois dire que c’est une totale liberté pour moi. Je travaille sur des recherches qui serviront à l’ensemble de la communauté scientifique et à la société civile, ici représentée par AXA. Et mes publications seront publiques. C’est un véritable soutien à la recherche.