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Actualité de l'ENS de Lyon

Bisphénol A : d’autres mécanismes d'action révélés in vivo

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Actualité
 

Publication de Vincent Laudet (IGFL) dans le FASEB Journal

C'est le poisson-zèbre qui a servi de modèle pour ces recherches. Photo Vincent Moncorgé©IGFL
On croyait jusqu'à présent que les récepteurs des œstrogènes étaient les cibles principales du bisphénol A (BPA), polluant industriel qui agit comme un perturbateur endocrinien. Le rôle d’un autre récepteur, appelé ERRy avait également été suggéré par des observations in vitro.
L'équipe de Vincent Laudet à l'Institut de Génomique Fonctionnelle de Lyon (IGFL, ENS de Lyon/CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1), associée à d'autres équipes françaises et étrangères, vient de démontrer in vivo l'action du bisphénol A via ce second récepteur ERRy. Ces travaux devraient permettre de mieux comprendre les effets de cette molécule sur le métabolisme, notamment sur le diabète et l'obésité. Ils apportent un nouvel élément aux discussions sur l'évaluation des risques liés au BPA, un sujet actuellement étudié par l’EFSA(1) ou encore l’Anses(2).
otolithes_1398170954816-jpgA gauche les otolithes témoins. A droite les otolithes des poissons traités avec du Bisphénol A. Les otolithes sont des petites structures minéralisées qui permettent aux animaux de réguler leur équilibre. Photos : Y. Gibert, Deakin Univ.

L’équipe de Vincent Laudet avait déjà montré en 2011, en utilisant le poisson-zèbre comme modèle, que le BPA induisait un développement anormal de la vésicule otique, la structure qui va donner l'oreille interne de l'adulte. En particulier, le BPA induit la formation d'otolithes anormaux, les otolithes étant des petites structures minéralisées qui permettent aux animaux de réguler leur équilibre. Ils avaient en outre montré que cet effet n'était pas dépendant des récepteurs des œstrogènes et s'étaient donc mis en quête du récepteur par lequel le BPA exerçait cette action in vivo.
Cette quête a abouti à l'identification de ERRy et à la démonstration in vivo de l'action du Bisphénol A. Les résultats de ces travaux de recherche viennent de paraître dans le journal de la FASEB (Federation of American Societies for Experimental Biology).
Communiqué de presse régional commun CNRS/UCBL/ENS de Lyon
Références : Estrogen-related receptor y is an in vivo receptor of bisphenol A. Marie Tohmé, Sophie M. Prud’homme, Abdel Boulahtouf, Eric Samarut, Frédéric Brunet, Laure Bernard, William Bourguet, Yann Gibert, Patrick Balaguer, and Vincent Laudet. FASEB, Publié en ligne le 21 avril 2014. DOI : 10.1096/fj.13-240465

(1) Autorité européenne de sécurité des aliments
(2) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

Revue de presse


Les perturbateurs endocriniens, dont le Bisphénol A fait partie, ne laissent pas les médias indifférents. En février dernier, le magazine Les Inrockuptibles avait interviewé Vincent Laudet à ce sujet.

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Presse


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