Les crises durent, se transforment et impactent des populations, des entreprises et des Etats qui se pensaient éloignés de l'épicentre de la déflagration. Ce fut le cas en 1929, c'est de manière plus globale ce qui est en train de se dérouler. Les crises sont longues car elles entraînent d'importantes destructions de richesse, les agents économiques s'appauvrissent, la spirale de la déflation guette. Dans un premier temps les plans de relance et le soutien au secteur financier ont évité que s'enclenche une dépression cumulative, mais aujourd'hui on voit se profiler les risques de crise de dette souveraine, de faillite bancaire, de tensions protectionnistes. Dans le même temps émergent des mouvements : soulèvements populaires au sud de la Méditerranée, protestation des indignés des deux côtés de l'Atlantique, manifestations contre les plans d'austérité... On sait qu'il n'existe pas de solutions simples, entre des Etats qui cherchent à refonder les logiques de l'action publique, des marchés qui doivent dépasser leurs défaillances en améliorant les incitations, les règlementations et en inventant de nouvelles régulations et des organisations qui peinent à créer les bases d'une gouvernance internationale efficiente. On entre dans un monde où la qualité des institutions sera une clé pour faire émerger des solutions qui répondent à la fois aux enjeux économiques, sociaux, politiques et environnementaux. Ces interrogations sont au cœur des 44 conférences des Jéco 2011 ; quelles sont les stratégies à mettre en œuvre pour construire une croissance économique plus équitable et qui intègre les défis environnementaux ? Comment organiser les marchés qui ne sont pas toujours une source d'amélioration du bien-être du plus grand nombre ? Quels sont les défis à surmonter, en particulier pour l'Europe dans un monde où ceux que l'on appelait les émergents sont aujourd'hui devenus les nouveaux modèles économiques ? Je suis convaincu que nous avons besoin d'espaces de réflexion et de débats. L'enjeu est la compréhension d'un monde en mutation qui, à un moment ou un autre, pèse directement sur notre quotidien. Plus que jamais, ces Jéco sont les vôtres. Il me faut enfin remercier tous les intervenants qui chaque année se mobilisent au-delà de ce que je croyais possible, le comité scientifique présidé par Roger Guesnerie qui pendant une année construit pas à pas le programme, les responsables des conférences qui doivent mettre en musique une esquisse de partition, les partenaires qui portent la manifestation avec une fidélité qui est essentielle pour que nous développions toujours de nouveaux projets, et toute l'équipe et les bénévoles qui déploient une énergie impressionnante au service des Jéco. Je dois aussi témoigner toute ma gratitude à la Fondation scientifique de Lyon qui a accepté d'abriter ce projet pour le moins utopique au départ ainsi que les collectivités locales qui font que ces journées sont souvent dans la bouche des participants les journées de Lyon.
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